Critique

Éditeur : Electronic Arts
Développeur : Grasshopper Manufacture Inc.
Type : Horreur / Shooter / Action
Disponible sur : Xbox 360 / PS3
Dates de sortie : 21 Juin 2011 (Amérique) ; 23 Juin 2011 (France) ; 22 Sept 2011 (Japon)


Vous l‘attendiez : voici ma chronique pour Shadows of the Damned !


Shadows of the Damned est un de ces jeux méconnus du grand public qui mériterait pourtant beaucoup plus de succès. La création de ce jeu n’est rien d’autre que le résultat de la rencontre entre Goichi Suda (le papa de No More Heroes) et Shinji Mikami (le célèbre créateur de la saga Resident Evil). C’est là un subtil mélange d’horreur et d’humour noir que nous proposent ces deux noms du jeu vidéo. Un genre bien spécifique auquel nous ont habitué les développeurs de Grasshopper Manufacture Inc. avec des titres comme Diabolical Pitch et, plus récemment, Lollipop Chainsaw.

Nous voilà plongés dans une histoire farfelue dès l’intro.
Vous incarnez Garcia Hotspur, un célèbre chasseur de démons. Mexicain, brute épaisse, tatoué jusqu’à l’os mais, surtout, fou amoureux de Paula, une mystérieuse jeune femme aux allures de diva. Un soir, lorsque Garcia rentre chez lui après une chasse agitée, il assiste à l’enlèvement de sa dulcinée orchestré par Fleming, the king of hell. Ce dernier lui explique vaguement qu’il s’agit d’une punition face à la vague de meurtres qu’il a commis auprès de ses démons. Le sort qu’il réserve à Paula est peu enviable : mourir dans d’atroces souffrances, encore et encore.
Accompagné de son ami Johnson, un démon rangé du bon côté et véritable couteau-suisse de notre héros, Garcia saute sans réfléchir dans les Ténèbres de l’Enfer afin de sauver sa belle et de faire la peau à son ravisseur. Mais quelles mauvaises surprises réserve Fleming à notre héros le long de son parcours ?




Allons droit au but ; le scénario de Shadows of the Damned est bon, très bon. Il reste pourtant très particulier et il faut concevoir qu’il ne s’adresse pas à tout type de joueurs. À la fois horrible et glauque, ce titre est extrêmement porté sur l’humour noir.

Si les réflexions de Johnson et les dialogues qu’il entretient avec Garcia sont extrêmement drôles et que l’ambiance générale du jeu ne se prend pas au sérieux, on retrouve tout de même un côté oppressant dans la manipulation psychologique qu’utilise Fleming sur notre héros pour le faire craquer. Ainsi, il fera apparaître Paula à chaque recoin des Enfers en allant jusqu’à la faire tuer plusieurs fois de ses propres mains.

Chaque personnage est une mine d’or et on constate l’investissement qu’y ont mis les développeurs afin de les rendre aussi charismatiques. Parmi eux, de grosses personnalités avec un Garcia grossier qui frappe avant de poser les questions et une Paula têtue et excentrique sous toutes ses formes. Mais la perle de ce jeu reste, sans nul doute, Johnson. Extrêmement drôle dans ses dires et les utilisations que Garcia fait de lui, il apporte une ambiance très particulière au jeu.
C’est d’ailleurs dans les discussions entre Garcia et notre démon préféré que l’on en apprend plus sur les relations entre les personnages et l’environnement. Des bonus agrémentés de petites histoires que l’on retrouve plusieurs fois sous forme de livres qui nous en disent plus sur les mini-boss et certains autres personnages.

Avec Shadows of the Damned, on se retrouve donc avec un scénario tout en originalité et plutôt rythmé mais qui connait, cependant, des baisses de régime. Certaines montées en action retombent comme un soufflé et nous laissent un goût de trop peu. Une erreur bien rattrapée par les révélations finales qui relèvent les failles d’un scénario parfois lent et répétitif.




En voilà un gameplay qui est bon ! Tout d’abord au niveau de la prise en main : les commandes sont intuitives et bien pensées, on ne pourrait pas grandement rêver mieux.

Et même si les combats semblent un peu linéaires malgré la présence de corps à corps et d’autres actions spécifiques, il faut saluer la variété de gameplay chez Shadows of the Damned. Des phases de QTE, des passages centrés sur le shooter ou encore des niveaux qui se déroulent sous forme de jeu d’arcade en 2D ; il y en a pour tous les goûts ! Une brillante idée qui, à chaque fois, rafraîchit le gameplay avant qu’il n’en ait besoin.

Quelques énigmes faciles vous seront parfois proposées pour la progression du jeu. Ainsi, on retrouvera plusieurs systèmes d’ouverture de portes (que l‘on aura rapidement en main) mais aussi d’autres petits casse-têtes, mais rien d‘insurmontable.

Si le choix d’armes semble limité, il faut prendre en compte le fait que chacune d’entre elle a une utilisation spécifique qui vous servira forcément à un moment du jeu.
Pas d’armes inutiles donc, mais aussi des améliorations disponibles grâce à un système de gemmes, simple mais bien pensé. Au fil de l’aventure, vous récolterez automatiquement des gemmes bleues qui sont symboles d’améliorations considérables. Mais les possibilités ne s’arrêtent pas là, l’amélioration d’armes peut aussi se faire par le biais d’achats de gemmes rouges auprès de Christopher.

« Mais qui c’est encore ce Christopher ? » Un ami qui vous veut du bien et qui vous échangera contre bon prix des objets plutôt utiles comme le précieux alcool qui joue le rôle de soin dans le jeu mais aussi des munitions diverses.

Vous l’aurez compris, le gameplay de ce titre est séduisant et toujours aussi humoristique ; ne serait-ce que dans le fait que votre bon ami Johnson vous serve de torche, d’arme mais aussi de moto !




Une fois n’est pas coutume, on constate sur ce titre les failles de l’Unreal Engine 3, notamment au niveau des cinématiques vraiment très faibles et de l’animation des personnages qui laisse à désirer. Cependant, un certain travail a été fait lors des séquences de combat qui nous en mettent plein les yeux avec de bons effets visuels.

Pour ce qui est des décors du jeu, rien de bien compliqué mais une ambiance qui fonctionne plutôt bien. Du sang, des cadavres et des cimetières à tout va : vous êtes clairement en Enfer. Un bon point aussi que les interactions possibles avec le décor. Essayez donc de tirer sur un corps pendu pour voir !

Les passages dans les Ténèbres sont, eux, une véritable réussite. Les couleurs bleutées y sont parfaites et contrastent avec le rouge présent tout au long du jeu. L’ambiance qui s’en dégage apporte clairement un plus aux graphismes.

Si les personnages sont moins charismatiques d’apparence que de personnalité, ils n’en restent pas moins travaillés à ce niveau. Chaque physique raconte une histoire. Entre un Garcia plutôt balèze et aux tatouages impressionnants et la charmante Paula aux faux-airs fragiles, nous sommes plutôt bien servis.
Les démons, quant à eux, sont peut-être trop peu variés. Les créateurs nous donnent l’impression d’avoir ajouté seulement une petite spécialité au démon de base pour chacun d’entre eux. Une déception bien vite oubliée grâce aux différents boss à l‘apparence remarquable.




Peu de choses à dire sur la bande-son de ce titre. L’une des raisons vient du fait que seule une version nous soit proposée au niveau des voix. Shadows of the Damned se jouera seulement en version originale sous-titrée en français. Pas de choix, donc, mais pas non plus de raison de se plaindre. En effet, le casting est bon et les dialogues sont vraiment drôles. Or, ces derniers ne s’apprécient qu’avec une certaine connaissance de l’anglais étant donnée que la traduction faite pour les sous-titres ne respecte absolument pas la version originale. Autrement dit, on y perd 40% de l’humour présent dans le jeu.

Cependant, il faut saluer l’incroyable travail réalisé sur les musiques de Shadows of the Damned. Et il y a une raison à cela, leur créateur n’est autre que le grand Akira Yamaoka qui est à l’origine des compositions de la plupart des Silent Hill. Ainsi, on retrouve une superbe ambiance musicale, rythmée et variée, dans ce jeu.